Vos empreintes
Hannah
Corpoèmes et « dansité »
Ribambelles de peaux ficelées,
Postures décalées, j'observe la sombre décadence-danse.
Silence apaisé.
La chaleur des âmes bioniques impacte ces contacts désamorcés.
Les fluides se figent, parcellement de zones charnées.
Gesticule en moi le plan subtil et magnétique ;couleurs dissimulées.
De vives expressions étincellent ; feu vibratoire partagé.
Le focus des corps éclate, rythme vacillant.
Postures vaporeuses fredonnent ma liberté et
Happent les souffles voilés , imbibés de solitude.
Fiévreuse rigidité de l'instant ;
Réceptacle insouciant.
Poème Dansé
Rythmique cynique, centrée ;
Explose mes racines ensemées.
Parfum sauvage,
Qui me ravage.
Au clair des pulsatiles,
Lune vermeille de ton cœur.
J'attends ton signe,
Caresses malines ;
Obscures vertiges des sens.
Doigts s'entremêlent et lancent,
Claquent mes pensées,
Divines contrées.
Êtres rudes en expansion,
Bercement des tensions.
Fusion d'orage,
Fin du voyage.
Richard
Rupture avec le passé, avec le dansé-coulé
Mouvements brusques et écorchés
Graciles envolées transmutées en postures désarticulées
Libellule d’acier, Êtres outils dans un monde hyper structuré
Magie de la douceur donnant naissance aux angles de la froideur
Élans de la vie par la photo hachée
Sirop composé de copeaux de danse congelée
La danse tourne et tourne carrée
Grandes envolées issues de nos profondeurs cachées
Entremêlement de métal mental et de viande désarticulée
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étixif avec otohp enu‘d erèinam al à esnaD
étivisserga ceva essiuc at à ecilic un‘d noçaf al à esnaD
… à l’endroit. srevne‘l à eslav al esnaD
en bas
la tête
Danse
Danse
la tête
en haut
Seule ou contre moi
Tu danseras avec tes hauts, avec tes bas
Tu portes des jarres, telle une belle de nuit
Seule ou avec moi, à contre jour du soleil de minuit
… ou à l’endroit. srevne‘l à iom ceva esnaD
Corps à corps juste avec ton juste au corps
Partage dense et profond de l’amour à mort, mi Amor
… à l’endroit. srevne‘l à esnaD
Seule ou avec moi
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Premier juillet, début du spectacle
Petite musique comme chaque année, accident mortel en plein été
Pellicule de la vie brisée
Police sur le bord de la route
Ramasser les morceaux, avec les ballets, coûte que coûte
C’est la danse menée dare-dare, la valse des brancards
Il ont bu, toute la nuit, bien trop de petits canards
Au moment du choc, un grand bang
Les ambulances barbares débarquent par surprise, comme l’attaque d’un gang… bang
Le sang à recouvert au sol, c’est terrible, les curieux se désolent
Le scénographe à merdé... pas de bol
Les lumières s’éteignent
Cela peut ressembler à un drame mais le démiurge lassé se repeigne
C’est la fin août… The End
Nathalie
poème visuel et rythmé :
Catherine
Corpoèmes et « dansité »
Contraste du mouvement face à l’immobilité
Contraste de l’intimité cachée puis exposée
Tu marches, tu danses, tu ondules
Seul, seule, en duo ou à plusieurs
Tu exprimes un corps qui n’appartient qu’à toi
La dame en noir est là
Ressuscitée, connectée
Songeuse en contre plongée
Couleur vive
Rouge écarlate
Netteté danse floue
Frivolité du défilé
Pénombre dans l’ombre
Odeur du danseur
Ton corps glisse vers le fond de la scène
Mon regard glisse vers le fond de la scène
Retrouvons-nous
Photopoèmes
tourne, virevolte
je tourne, tu virevoltes
corps céleste dans la lumière
corps inerte dans la pénombre
défile, dévoile
je défile, tu dévoiles
image immobile de l’œil
image mouvante en deuil
se cacher, s’exposer
je me cache, tu t’exposes
remplis mes sens d’émotion
replis tes ailes de passion
cherche, trouve
je cherche, tu trouves
odeurs estompées
sueurs asséchées
finissons ensemble le cercle achevé
Poème dansé
Jouons sur le bord
Dansons sur ressort
Enlaçons nos corps
Volons sans effort
Sensualité fine
Émotion câline
Relation coquine
Finition mutine
Oser sans mentir
Sauter sans courir
Dire avec agir
Partir avec fuir
Le noir et le blanc
Le rouge et le noir
Couleurs, purgatoire
Enfer et néant
Lente vivacité
Lourde légèreté
Toute intimité
Avec nudité
Participants: Richard, Catherine, Rose et Adeline pour les cadavres exquis
Haïkus inspirés de l'exposition collective "Musique - Expérience":
Rose
Portail transdimensionnel
Chaleur du vivant
Éloquence de l’obscurité
Révélant une proposition gluante
Cellulose florale
Alvéoles moléculaires
Porte de douceur
Luminosité
Révélant l’obscurité
Chaleur vivante
Éblouissante
Fragilité douce
Émotivité
Textures abstraites
Souplesse naturelle
Bouche florale
Regard globuleux
Réceptacle mutant
Langue gluante
L’encre d’un corps alien
Dégoulinement
Monstrueux interne
L’éblouissante
Fragilité du vivant
Douce caresse
Réceptacle visqueux
Encre aqueuse crépue
Dégoulinante
Texture de texte
Textuellement volant
Évoquant la mort
J’aime la chaleur en été, et la sueur dégoulinante de nos corps
Les valeurs de couleurs opposées décorent mes pétales
De l’orange au violet, dessiné.e dans l’ombre dramatique
De ton regard oublié.e.
Laisse le vents t’importuner, recroquevillé.e dans ta coquille, ombre violette
Danse avec une chaleureuse envie d’être aimé.e.
Richard
Artiste torturé
Il élabore ses Rorschach
Extrait de café noir
Fleuriste dans l’âme
Couleur joie et bonheur
Rosa a du cœur
Uniquement noir et blanc
Sans prendre de gant
Les autres sont parties avec le vent
Art et brouhaha
Les œuvres se dissolvent
Les sons gomment les images
Les œuvres sont regardées
De multiples façon dupliquées, transformées
Psychiques NFT
Cadavres exquis à partir d'un extrait des haïkus de chacun:
réceptacle mutant
dégénéré sans bras sans âme
torturée sous les saules bleus
la frontière résonne en silence
uniquement noir et blanc
sous un ciel de bouteille
qui jonche paradis
rattrapé par l'enfer
quand le croco chasse
sentier diverge je
chahute au vent
époustouflé
ébouriffé
dévoré par l'orée
de Marcel et du champ
Fragments-poèmes inspirés d'une œuvre au choix de l'exposition
Richard
Je te donne mon cœur
Je te donne ma vie
Je te donne ma mort
Le temps est passé et c’est maintenant mon heure
J’ai aimé, j’ai pleuré et j’ai beaucoup ri
Il y a un début, une fin, et cela j’abhorre
J’aimerais que l’espace se contracte pour donner plus de place au temps
Sentir éternellement tes caresses et le vent
Emplir l’univers de ma conscience, profondément
Texte faisant une "chaîne", avec répétition du dernier mot de chaque vers au début du vers suivant (anadiplose):
Richard
A la fin de la journée, la fleur des prés sera coupée
Une journée de quatre-vingt dix années
A boire du vin et des bonnes paroles à longueur de temps
Paroles de prédicateurs, de politiques et d’enfants
Enfants, tous ils l’ont été à un moment
Et pourtant certains ont été corrompu étonnement
Certains ont vu leur enfance briser une partie de leur humanité
Humanité amputée d’une empathie bienveillante
Amputés d’aimer avec générosité
D’aimer et de pleurer sur les malheurs de gens blessés
Blessés par une enfance recroquevillée
Sur leur enfance de souffrance
Sur eux-mêmes
Eux-mêmes ne pouvant s’aimer
atelier-déambulation au Château de Carneville
Texte écrit lors des Journées européennes du patrimoine , septembre 2022
par Marceau et Céleste, 7 et 5 ans
les arbres qui forment une haie d'honneur
et jouent de la trompette
le chant des oiseaux au loin
les feuilles craquantes sous les pieds
les glands comme des petits chapeaux de peintres
les cousins qui nagent la brasse dans l'étang
le bâton-bazooka
le morceau de terre en forme de boudin d'argile
les feuilles-hélices
les feuilles-papillons
les feuilles-oreilles de lapin
la bouée rouge et blanc
l'étang immense et le copain-canard
les champignons avec des étoiles riquiqui
l'eau qui tombe sur l'eau
l'air un peu froid
le bâton-sarbacane
l'herbe mouillée
et le vent dans les branches
atelier street-art
galerie d'art contemporain La Bouée, Cherbourg, le samedi 3 septembre 2022
participants: Richard Coquin, Catherine Maillot, Véronique Lechanu
Écrire sur les murs: d'après l'exposition du street-artiste SP38
Richard
J’ai vu, ressenti, entendu une langue muette pour moi
Un lieu ou la simplicité du réalisé rime avec vacuité
Un message ou le répété ne raisonne pas avec créativité
Un signifiant sans signifié
J’ai vu la relativité des sensibilités
La brutalité des émotions exprimées
Que l’acceptation de la diversité permet d’atténuer
Le plaisir, finalement, d’accepter sans aimer
J’ai vu naître l’envie d’échanger pour comprendre
Pour avoir, peut-être, la joie de me surprendre
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S'inspirer des phrases de Miss Tic et Petite Poissone
- Je me méfie de toi quand tu lis l’avenir dans le marc de café car le jus ment
- Sois prudent en ouvrant la boîte car les haricots mangent tout
- Je n’aime guère la guerre, mais j’aime beaucoup ton beau cou
- Tu sais bijou lui disait Pierre, quand j’aime, j’aime, et, vraiment, j’aime quand je t’aime
- Je suis en transe depuis que ma femme est devenue un homme
- Quand un gentil vous parle gentiment c’est qu’il ment
- Les sur-hommes sont surfaits et les sur-femmes sont refaites
- Le philosophe dit « Je pense donc je suis », l’infirmière dit « je panse donc j’essuie »
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Véronique
A l’exposition de SP 38
J’ai vu un carré bleu.
J’ai cru que c’était une porte, une porte d’entrée vers un autre monde. Un monde de carrés.
Des carrés ronds comme des puits sans fond.
Comme des cerceaux qui font des « O », et qui versent des larmes. J’ai vu un lapin pas serein, parce qu’il n’a plus d’avenir.
C’est écrit. Et le contraire aussi.
J’ai vu une peinture, recouverte par une autre peinture
et encore par une autre. Sans fin.
Et sur un banc il y avait,
des chiffres qui parlaient d’argent.
Catherine
J’ai vu , à la Bouée, SP 38 à l’œuvre
J’ai vu une explosion de couleurs
J’ai vu des tâches, des lignes, des cercles
J’ai vu le monde et ses éclaboussures
J’ai vu des coulures comme barreaux de prison
J’ai vu un futur sans futur
J’ai vu une pause ou encore un rêve
J’ai vu un message d’espoir, lent et rapide
J’ai vu le temps par les mots
J’ai vu un A dans le signe des 4
J’ai vu comme dans un miroir
J’ai vu en perspective une descente puis une montée
J’ai vu un lapin se cacher
J’ai vu une pieuvre s’exposer
J’ai vu des outils avec l’envie de les emprunter
J’ai vu l’œuvre de SP 38, à la Bouée
On n’a pas fini de mettre les cons en orbite
Essaye de ne pas décoller
Le français est râleur
La française est saveur
Ici, commence la mer
Là-bas, ramasse ta mer..
Tu veux de l’argent ?
Prends ton temps
Demain l’apocalypse
T’as une aspirine ?
T’as eu chaud aujourd’hui
Emmagasine
T’auras froid demain
Ton porte-monnaie est percé ?
Mets-le dans la poche d’un auvergnat
T’as une cigarette ?
La mienne est grillée
Un grand pas pour l’Homme
Qui ?
La femme
Un grand pas pour l’Homme
Quoi ?
Le mètre étalon
Un toit sur la tête
Et ta tête à toi
Le soleil donne
La même couleur aux gens
Il est violemment voilé
Demain est un autre jour
Alors, ferme la porte
Et profite du temps présent
Je déprime
Tu déprimes
Réagissons
Ouvre un livre
Entre dans la page
Cherche un mot
Écris une lettre
La Terre est ronde
Mon œil !
atelier La Retrouvaille
librairie Les Schistes Bleus de Cherbourg le samedi 25 juin 2022
participants: Richard Coquin, Marie-Gabrielle Vuillemin, Catherine Maillot, Véronique Lechanu
Catherine
Je me souviens, sous cette voûte, cette odeur
ma madeleine de Proust
Je me souviens, sous cette voûte, ce son
l’écho de votre voix
porté au-delà du temps
Je me souviens, sous cette voûte, cette lumière
tamisée, intime
filtrant à travers un espace
limité mais infini
Je me souviens, sous cette voûte, Vous
*
Un jour, vous me retrouverez
à bord d’un navire
hissant la grand voile
jouant avec le vent
Un jour, vous me retrouverez
assise au pied d’un moai
carnet à la main
parlant la langue des anciens
Un jour, vous me retrouverez
longeant la côte abrupte
accompagnée du leprechaun
courant sur une jambe
Un jour, vous me retrouverez
isolée au sein d’une foule
cherchant une sortie impossible
empruntant les ailes d’Icare
Un jour, vous me retrouverez
glissée dans la page d’un livre
petite lettre perdue
élément d’un équilibre
Un jour, vous me retrouverez
derrière vous
guidant vos pas
suivant vos émois
Un jour, vous me retrouverez
cachée sous un lit
chassant les fantômes de ma vie
pour mieux repartir
Un jour, vous me retrouverez
sans souvenir, sans avenir
le mot fin
annonçant un début
*
On pourrait se retrouver
dans la maison de nos grands-parents
ce baraquement d’après guerre
témoin de tant de joie
mais détruit par le temps
Alors, on pourrait se retrouver
sur le chemin du passé
plus proche, plus récent
sinueux, chaotique mais qui se prolonge
dans nos souvenirs
Pourquoi ne pas se retrouver
dans un lieu inconnu de nous deux
au fond d’un volcan éteint de Rapa Nui
autour d’un verre dans le désert d’Atacama
au sommet du Fuji, un thé matcha pour se désaltérer
Où aimerais-tu que l’on se retrouve
à Moorea, les pieds dans l’eau
dans le Blue Mountains, au milieu des eucalyptus
dans un temple d’Oulan-Bator, souriant au Bouddha
ou naturellement à Cherbourg, sous un parapluie
Ne pourrait-on se retrouver simplement
à travers une page blanche noircie de nos mots
je te laisse le choix des armes
retrouvons-nous sans larme
ouvrons une porte trop longtemps fermée
Marie-Gabrielle
Dans retrouvaille il y a soulagement. Celui qui suit le sentiment de la perte, de la recherche, frénétique ou patiente, voire de l’attente, quand on a accompli tout ce qu’il était possible d’entreprendre.
Dans retrouvaille il y a sens. Quand on est réuni avec ce qu’on avait perdu, plus rien ne nous tire en arrière, rien ne nous retient, on peut se sentir de nouveau prête à avancer, être désormais libre du sens que l’on donne à son chemin.
Dans ton pas hésitant, je retrouve
La timidité que je pensais avoir perdue, avoir vaincue
Et qui, malgré moi, s’attache à moi,
S’attarde,
S’installe
Et ne me quitte pas.
Je me suis souvenu de ma nervosité
De ce regard par terre
Des jambes de plomb qu’on ne sait plus mouvoir.
De ce frisson picotant sur les tempes
De la moiteur de mes mains
Et de mes chaussures, butant comme les tiennes
Sur des obstacles fantômes
Que j’entrevois un instant.
J’ai gardé près de moi un moment
Tes petits pieds gourds
Ton corps balbutiant
Qui fond à la vie
Et demeure sur la place
Si peu plein de lui.
Un jour vous me retrouverez
Dans les espaliers de ma Provence
A décoller la chrysalide sèche
Restée accrochée au laurier
D’une cigale envolée
Qui chante au loin, cachée.
Un jour, vous me retrouverez
Dansante au milieu de la rue
Sous le ciel noircit
Sous les torrents de pluie
Dans la tempête infinie
Des actes manqués et des mots bâtards.
Un pas de valse pieds nus
Les enverra valdinguer
Dans d’autres contrées
Qui me sont inconnues.
Ma mémoire en gardera
La sagesse de rire
De ces choses qui ne sont plus.
Un jour vous me retrouverez
Attablée au café
A boire avidement
Une eau, chaude, déjà
A savourer goutte à goutte
Ce que d’autres avalent sans penser
A contempler sans vitesse
Le torrent qui s’écoule
Et dont je bois quelques lampées
Un jour, vous me retrouverez
Où ? Je ne sais, vous ne savez
Aurez-vous mon nom ?
Aurez-vous mes pleurs ?
Aurez-vous ma présence ou mon absence ?
Je ne sais, vous ne savez
Rien peut-être que vous ne saisirez
Avec les mots qui sont les vôtres.
Familière
Étrangère…
Et moi, vous retrouverai-je ?
On devrait se retrouver
Dans la cuisine
Au moment du petit déjeuner
Dans l’indifférence grise de nos habitudes
Tu me servirais du café
Je te passerai la confiture
Tu ne seras pas encore coiffée
La salle de bain est occupée.
Lui, il passera en coup de vent
Il te verra ce soir
Il te verra à peine,
Moi, j’apprendrai par cœur
Le lent éveil de tes yeux.
Non, ça n’ira pas :
Le matin est le temps de la mauvaise humeur !
On se retrouvera plutôt
Un weekend d’août
Sur le marché,
A l’étal du crémier
Que voulez-vous madame ?
Deux mottes de beurre.
Et vous monsieur ?
Un litre de crème
Et une douzaine d’œufs
Et là, l’exclamation :
Ah, c’est toi !
Je ne pensais pas te voir ici !
Si je pensais te trouver là !
On continuerait nos achats ensemble.
Attends-moi, je dois passer chez le libraire
Mais non, je t’accompagne !
En feuilletant les livres, on oublierait le temps
Son beurre fondrait
Moi, je le remarquerais
On en rirait,
Elle serait embêtée
Ne faudrait-il pas mieux qu’on se retrouve ailleurs ?
Richard
Que vous inspire le mot retrouvaille
Dans retrouvaille, il y a trouver de nouveau, et « aille » qui donne un côté familier. Trouver de nouveau cela peut vouloir dire voir des différences ou ne pas en voir. Cela peut aussi vouloir dire passé, présent et futur. De nouveau dans un même espace et/ou dans même moment. Retrouver des couleurs, des émotions, en avoir de nouvelles...
Écrire plusieurs phrases commençant par : dans … je retrouve ou je me souviens…
Je me souviens de la douceur de ton cœur
De la profondeur de ton âme
Que tu retournas comme une arme
Afin que notre amour meure
En tenant cette tasse de café à l’odeur acre et noire
Je retrouve à travers le reflet déformé d’un miroir
Des moments que l’on passait tout ces soirs, à boire
Pour retrouver, rien qu’une étincelle d’espoir
Écrire un texte avec un jour vous me retrouverez
Une jour vous me retrouverez dans l’angle d’un canapé
Pour finir dans la bouche d’un gourmand affamé
Qui part du cœur d’un beau fraisier
Comme un papa gâteau gâté aux dents cariées
Un jour vous me retrouverez dans l’oreille d’un sourd
Bousculé par le tintamarre silencieux d’un cor de chasse à cour
Effrayé pas les discrets aboiements enragés
De chiens hurlant autour d’une bête blessée
Un jour vous me trouverez au détour d’un trou noir
Aspirant, tout ce qu’il y de moche et de beau à voir
En train de récupérer ce qui reste dans le monde, de joie et d’espoir
Pour peindre, à l’horizon des événements, une toile éternelle aux multiples couleurs sur fond noir
Un jour vous me retrouverez là où vous ne pensiez pas me trouvez
Dans un petit coin de votre esprit, bien caché
Dans vos souvenirs que vous croyiez oubliés
Un jour vous me retrouverez et nous irons ensemble jouer
Écrire un texte avec « On pourrait se voir... », des lieux
On pourrait peut-être se revoir
Nous nous sommes entraperçu la première fois au détour d’un couloir
Deux êtres uniques noyés dans la foule dévalant les dédales du métro
Un infime instant j’ai croisé ton regard
Paysage de ton âme, que c’était beau
On pourrait peut-être se revoir
Alors je t’ai revue au cinéma de mon cœur
Pour que l’instant dure plus que l’éternité
Je me suis arrangé pour que la pellicule puisse brûler
Et ce petit moment s’est prolongé des heures et des heures
On pourrait peut-être se revoir
Alors, je suis revenu soudainement à la réalité
Tu avais disparu, dans le maelstrom de l’humanité
Je sais que jamais je ne pourrais t’oublier
Et si tu étais derrière moi ? Vais-je oser me retourner
Véronique
Les Aïeuls
Dans cette rue
je me souviens,
de vos silhouettes
et de ma joie.
La terre
Un jour vous me retrouverez
et vous vous abandonnerez.
Votre corps sans conscience,
atomisé,
glissera vers mon cœur.
Vous enrichirez ma substance,
le jour où vous me retrouverez.
Le jour où vous me retrouverez,
vous ne le saurez pas ;
mais notre réunion prévue depuis toujours
vous rendra la mémoire.
Les nuits où je vous retrouverai,
je ferai danser les lueurs de votre souvenir.
Elle et lui
On pourrait se retrouver, mettons… au bord de l’eau !
Ça serait une rivière tranquille et lumineuse avec des Iris sur les bords,
et des jonquilles.
Ou alors… on pourrait se retrouver sous l’eau, nos parapluies retournés par l’orage. Les éclairs dessineraient des ombres sous nos yeux.
On pourrait se retrouver sous la cascade et crier tous les deux n’importe quoi.
On pourrait se retrouver autour d’un verre, chacun perdu dans ses pensées.
On pourrait aussi se retrouver au milieu d’un désert, avec un point d’eau, quelque part.
visuels d'illustration: désert d'Atacama, champ de lavande en Provence, photographie d'un trou noir, rivière bordée d'iris.